07 novembre 2013

Journey with the Jobsons

C'est une histoire comme je les aime - un concentré des raisons qui m'ont amenée à m'inscrire dans le réseau CouchSurfing. Imaginez un "single dad" afro-américain (Denver, Colorado) avec des enfants de l'âge des miens - exactement - parti avec eux pour un périple de 8 mois autour du monde - plus de 20 pays, avec un projet éducatif incroyable - leur donner les clés de ce monde, ni plus ni moins, à travers des rencontres, une ouverture à d'autres cultures et modes de vie, et une participation à divers projets associatifs locaux sélectionnés à l'avance - avec ce double message : "le monde vous appartient, et vous avez la possibilité de le transformer". 

Il faut voir leur blog, et plus spécifiquement ce post, pour avoir une idée de la profondeur de son approche, mesurer son engagement en tant que père et citoyen du monde. 

Non contents d'être inspirants, les Jobsons sont excessivement sympathiques, curieux, pleins d'humour et...tous les trois profondément attachants. Les enfants se sont très bien entendus, et je n'ai jamais entendu Léo parler autant anglais ! Nous nous sommes trouvé nombre de points communs (de Game of Thrones à Minecraft en passant par La mélodie du bonheur et le Monopoly) - une autre antienne du discours de Harold, reconnaître les similitudes plutôt que d'exacerber les différences. 

Nous avons crapahuté ensemble dans le Marais et l'ïle Saint-Louis (Mariage Frères + Berthillon), admiré le travail photographique de Sebastiao Salgado à la MEP (8 ans de préparation, 30 pays, et une expo complètement raccord avec notre rencontre, sur les beautés de la Terre), mangé des croissants et des œufs au bacon, joué au Perudo, comparé nos goûts musicaux sur YouTube, longé les deux rives de la Seine avec ma maman en voiture - je n'avais jamais pris conscience que la plupart des monuments incontournables étaient à ce point concentrés là, à l'exception du Sacré-Cœur.

Mais le temps le plus fort a sans doute été la rencontre avec la classe d'Elsa - incroyable moment d'échange animé par Harold sur la base de ce qui est à la fois ce qu'il est humainement, de ce qui sous-tend son projet, et de son expérience bénévole auprès de jeunes menacés de déscolarisation. Les enfants étaient bluffés d'avance - une famille noire américaine, qui voyage dans le monde entier et vient leur en parler, c'était déjà beaucoup. Mais ils ne s'attendaient pas, et moi non plus, à vivre l'expérience qu'il leur a proposée : "What would you do if you were sure you could not fail ?". Un autre grand thème de Harold - la façons dont nous portons nos rêves, et l'invitation à ne pas les laisser détruire, par d'autres ou par nous-mêmes, ce qu'il a mis en lumière très simplement.

Plusieurs moments de grâce, les réflexions de Nola demandant si nous pouvons être notre propre dreamkiller ou faisant écho aux remarques de Harold sur nos similitudes - nous avons tous le même sang, dit-elle, l'enseignante complétant l'invitation au voyage en ajoutant qu'il ne s'agit pas forcément de partir loin, mais d'apprendre à voir, ou illustrant spontanément le "Think outside the box" en disant sa surprise de comprendre finalement assez bien l'anglais pour envisager de voyager dans les pays anglophones...

Le lendemain, visite de la Cité Universitaire Internationale de Paris - in English, thanks to Beverley, ma charmante patronne anglaise, et le même fil conducteur, créer des ponts entre les cultures et les êtres. Puis foot au parc Montsouris, avant une étape gourmande dans nos french cheese and meat shops - aussi incontournables que Le Louvre ou la Tour Eiffel. Elsa ne voulait plus les voir partir, et j'avoue que la maison m'a semblé bien vide après leur départ. Mais ils doivent repasser par chez nous après la Pologne et l'Allemagne, et qui sait, peut-être irons-nous un jour les voir dans leur maison de Jamaïque ?