31 août 2014

Mon pays (est) Paris

Paris au mois d'août : un autre rythme, peu de voitures, aucune file d'attente, et un état de semi-vacances - patients en congé, cité endormie. Le temps de flâner avec Victor, parisien pour trois semaines, à Montmartre ou aux Buttes-Chaumont, de visiter enfin le Musée de la Vie Romantique, de voir l'expo Tatoueurs, Tatoués au Quai Branly, de savourer le grinçant "How to become a Parisian in one hour".

De rêver devant le travail d'Oscar Munoz sur le temps et la disparition - je suis sortie du Jeu de Paume dans un état de légère absence devant tant de poésie et de créativité - la goutte d'eau qui tombe, le dessin qui s'évapore, la buée dans le miroir, l'image qui fuit, dans tous les sens du terme...

De prendre l'Orient-Express avec Ronan - autre temps, autre voyage, dans un monde feutré et luxueux, de découvrir, au milieu de la navrante production cinématographique estivale, quelques pépites : Maestro, un choc des cultures qui devient récit d'apprentissage, malicieux, subtil et littéraire ; Party Girl, portrait d'une insoumise et flamboyante sexagénaire (être ou ne pas être... dé-rangée, ou dérangeante ?) ; Boyhood, chronique du temps qui passe aux thèmes universels : le passage de l'enfance à l'adolescence, puis à l'âge adulte, les premières fois et les premiers chagrins, les choix aléatoires des adultes, l'insouciance et l'incertitude, "la vie quoi, le bordel !" comme dirait maître Higelin...

De suivre les chemins des uns et des autres - Charles sur son Inuit, un arc-en-ciel sur les chutes Victoria envoyé par Laurent, le sourire de la petite Neela là-bas au Mexique, ma plus-si-petite soeur à Ibiza, Grand-Mère globe-trotter - en Inde, en Croatie, à Barcelone ou en croisère sur la Seine, Yves qui s'achète le voilier de ses rêves, Max qui envoie un p'tit signe de Central Park - autant d'humains curieux, vivants, inspirants. (Et merci FB, WhatsApp et Skype, pour rendre le si lointain si proche).